Pathologies
Douleur Chronique
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Stomatodynies Primaires
Dr. Paul Elhomsy
Mise en forme Dr Ph. Rault
Définitions
Initialement décrite par Verneuil en 1836 et issue du grec stoma - bouche et odyne - douleur, cette pathologie était alors décrite comme psychogène. Source importante d'errance diagnostique, il est actuellement considéré qu'il s'écoule en général 2 ans entre le début des symptômes et la pose du diagnostic.
La stomatodynie se divise en deux groupes distincts
- Stomatodynie primaire (Burning mouth syndrome) avec un examen clinique normal,
- Stomatodynie secondaire avec un examen clinique anormal.
Définition
La stomatodynie primaire est définie par l’IASP (International Association for Study of Pain) comme « une sensation de douleur brûlante au niveau de la langue ou de toute autre muqueuse orale, d’une durée supérieure à 4 mois, dans le cadre d’examens cliniques et biologiques normaux »
Prévalence
Cette pathologie, particulièrement présente chez les femmes (ratio de 7 femmes pour 1 homme) avec une prévalence moyenne en population générale comprise entre 0.6% et 15% selon les études (mais entre 12 et 18% chez les femmes ménopausées). A noter qu’une apparition avant 30 ans reste exceptionnelle.
Clinique
Sur le plan clinique, la symptomatologie est décrite à type de brulures pouvant aller de la gêne jusqu’à des douleurs intenses. Elles sont principalement localisées au niveau de la langue mais l’intégralité de la cavité buccale peut être atteinte. L’examen clinique ne retrouvera donc aucune lésion identifiable (à l’inverse d’une stomatodynie secondaire).
Une dysgueusie (altération du goût) est également évoquée principalement ciblée sur les aliments acides ou pimentés.
On peut également souligner la présence d’une xérostomie (sensation de sécheresse de la bouche).
L’examen de la muqueuse linguale est normal, aucun trouble observable de la sécrétion salivaire.
Stomatodynies Primaires
Eliminer une stomatodynie secondaire
Parmi les diagnostics à éliminer, on peut citer:
- Glossite exfoliatrice marginée ou langue géographique: lésions de la surface de la langue présentant plus ou moins un aspect de carte de géographie,
- Candidose chronique avec langue rouge et dépapillée
- Lichen plan buccal avec plaques blanches linguales
- Syndrome de Gougerot-Sjögren, maladie auto-immune systémique avec atteinte des glandes lacrymales et salivaires.
Douleurs
Leur rythmicité est spécifique : elle diminue lors des repas et se majore le soir. C’est un deuxième point de divergence avec les stomatodynies secondaires.Elles sont également majorées à l’ingestion d’aliments chauds, épicés et acides. Elles cessent à l’endormissement et ne réveillent pas les patients.
Sur le plan physiopathologique, ces douleurs sont le fruit d’une altération de la nociception sans altération des fibres sensitives périphérique ou centrale. On parlera donc de douleur nociplastique. Il existe alors une rupture de l’équilibre entre les mécanismes facilitateurs et inhibiteurs de la douleur. La présence d’une hyperalgésie au chaud suggère également la présence d’un mécanisme facilitateur de la douleur.
Traitements
- Traitements topiques: anesthésiques, capsaïcine, clonazépam,
- Traitements systémiques: antidépresseurs, antiépileptiques,
- Traitements substitutifs de la sécheresse buccale,
- PhotoBioModulation,
- rTMS,
- Thérapie CognitivoComportementale.
Sources
Stomatodynies primaires et secondaires
Prise en charge actuelle des stomatodynies